Colette buissonnière

Puisqu’il n ‘existe guère aujourd’hui de journée

qui ne soit baptisée d’un nom plutôt douteux

je célèbre aujourd’hui dans mon coin silencieux

le jour du rien, un jour sans, rieur, déshabillé

qui n‘en fera qu’à son absence de queue et de tête

un jour farceur et paresseux sans panonceau

ni chaland ni vedette, ni crieur de talents

ni panégyriste à la petite  semaine

ni glorificateur, ni dénonciateur du tout hideux

En somme, un jour qui se suffira à lui-même

avec son léger cortège d’aléas et de fantaisies

un qui se débridera sans tambour ni trompettes

et dans lequel, joyeuse, je glisserai mes pas

Le nez en l’air, humant, libre, l’instant

la gloire de la feuille racontant l’arbre et le vent,

l’autre, le temps perdu qui sait toujours se refaire

une santé de fer pourvu qu’on l’oublie un peu

J’ai fermé ma trousse, la clef bâille sur la porte

un fouillis tiède et doux habille mon parquet

Des nuages patients guettent sans insister

ce matin que rien ne viendra donc troubler

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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