Un somme nuit

Parfois, la nuit, un grand bandit noir s’empare de mes rêves

Sa botte sur ma bouche pèse de tout son poids

Par un étrange sortilège, il fend ma poitrine d’un doigt

en sort facilement une table et des chaises

S’installent tour à tour inquiets et tourmentés

quelques vieux rêves étiques qui secouent leur poussière

un enfant–oisillon au regard étonné

une grande femme blonde riant derrière sa main

un homme qui ne reste pas

Ainsi muselée, moi, je cherche en vain

à faire entendre ma voix

La femme me regarde, cruelle et dévastée

caresse ma joue blanche de son ongle charbonneux

il pleut de ses cheveux mille pantins enrubannés

un train mélancolique, une voiture fermée

une rivière qui fuit derrière l’homme qui court

et quand enfin l’air me revient

tandis que le voleur avec son sac bien plein

enjambe la fenêtre

Sur moi se couche indolemment la grande femme blonde

et  nous ouvrons les yeux, ensemble

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
Cet article, publié dans Les poésies de Colette, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.