Bien sûr, j’ai le souffle du vent sur moi, l’haleine de la rue
Bien sûr, sous ma semelle le goudron sans la terre
Bien sûr l’écho de la rivière qui s’efforce de tracer
sans jamais se lasser son chemin sous la pierre
Mais me manquent des bras couronnés de désir
mais me manquent regards et odeur de la chair
Parfois la vie s’érige en tour de misère
et dans sa dureté, ma douceur s’oublie
Alors je marche et cours, chante et vocifère
mon grand habit de rage sur les reins
Alors je marche droite, ma colonne durcie
ne soutient pas le temple que je voudrais abri
Bien sûr, je parle d’or et ces mots de métal
trop lourds pour le pavé s’enfoncent dans l’oubli
C’est de bien d’autres voix, moi, dont je me dédis
de la porte ouverte, et du feu qui attend
de la main sur la nuque, du sacre de l’enfant
revenu de toutes ses dérives
Bien sûr le vivant appelle toute grâce
et moi j’en veux la trace
et moi j’en veux l’envie