Je la prendrai par la main
Je lui dirai « plantons des graines
des fleurs, des salades
de l’herbe à chat, des arbres à papillons
Construisons des nids, des ruches
des maisons à insectes »
Je lui dirai « prends ton ardoise
et dessine-moi la terre
dont tu souhaiterais la trace »
Son verbe est encore hésitant
Ses doigts lourds de promesse
peinent à saisir le monde
mais elle rit aux éclats
Jamais je ne dirai à l’enfant
qui porte le nom de mon fils
que l’espoir lui est fermé
Jamais je ne serai ce vecteur
d’âcre ressentiment et de létale défaite
de celui qui ne se bat plus
Je la prendrai par la main
Je lui dirai « va, je te suis »
à toi de montrer le chemin
de ta propre vie