J’ai rêvé qu’un homme que j’aimais
me recevait dans un salon vide et rouge
haut et large château-arrière d’un navire de béton
voguant sur une dense canopée
Le parquet, également teinté de pourpre
comme du sang des outragés
refusait hardiment la morsure du soleil
Dans un angle, surgi de mes propres chimères,
un être jeune et maigre dormait paisiblement
tranquille et souriant, ses cheveux reposant avec lui
sur une plage de draps blancs flottant entre deux airs
Puis une enfant vint se blottir, légère et sombre
dans ma chemise, contre mon cœur exactement,
brûlant ma peau de son souffle précis
et tout en me parlant avec la sagesse d’un vieux père
elle diminuait, presque invisible, et menaçant
ma grande joie d’être vivant
Alors le salon, contractant ses entrailles cerise
m’expulsa, me jeta dans les airs, me jeta dans la mer
de grands arbres voluptueux et féroces
cruellement campés sur leurs dures racines
et je m’éveillai brusquement
tandis que le ciel mordillait sans envie
le toit de ma propre maison
Bonjour
Ce texte est poignant, chargé d’une grande force qui me semble visionaire
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Merci Jean, vous avez le mot juste, c’était comme une grande vision saisissante et qui semblait si réelle, une sorte de film surréaliste que j’ai tenté de décrire au mieux.
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