J’aime que le vent me talonne
et que les grands yeux violents et noirs
du ciel me couronnent de leur regard aigri
Même les maisons frissonnent sous le butoir de la bise
mais le passant, lui, s‘abandonne à une course sans répit
Devant un bar, de festifs buveurs s’enlisent
dans la mousse blanche de leur samedi
Le vieil homme et son chien échoués sous le portail,
eux, ne craignent plus rien, si ce n’est leur ennui
Près des Célestins, deux terriens en fourrure contemplent
dans une vitrine, un dessous aérien
Sous mes pieds, la terre tremble, un métro passe en vain
Je resterai dehors, avec un grand manteau de froid
et le chuchotement de la ville dans mes mains