Sang froid

J’aime que le vent me talonne

et que les grands yeux violents et noirs

du ciel me couronnent de leur regard aigri

Même les maisons frissonnent sous le butoir de la bise

mais le passant, lui, s‘abandonne à une course sans répit

Devant un bar, de festifs buveurs s’enlisent

dans la mousse blanche de leur samedi

Le vieil homme et son chien échoués sous le portail,

eux, ne craignent plus rien, si ce n’est leur ennui

Près des Célestins, deux terriens en fourrure contemplent

dans une vitrine, un dessous aérien

Sous mes pieds, la terre tremble, un métro passe en vain

Je resterai dehors, avec un grand manteau de froid

et le chuchotement de la ville dans mes mains

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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