L’étoile

Le ciel rosit péniblement entre deux lignes de fracture

un long plissé de drap jauni, un étendard de salissures

Parfois, je me demande si les étoiles blotties plus haut

se réjouissent de ne plus voir nos œuvres assassines

peut-être nous ont-elles oubliés depuis longtemps ?

Partant de la campagne à la nuit tombée, j’en vis une seule

un œil minuscule dans un grand couchant noir

Derrière la fenêtre de mon carrosse, je l’appelai en secret

Je voulus qu’elle me voie, qu’elle se rappelle d’en bas

mais rien ne me fit signe et je renonçai

Aujourd’hui, cherchant en vain le grand froid de l’hiver

j’ai scruté tout au loin quelque signe éloquent

Mais seul le grand œil d’une grue sans pattes ni col

a dardé sur ma tête son laser inquiétant

Il faudra donc chercher plus loin, plus haut, plus longuement

Moi, j’aimerais tant que le ciel se souvienne

de mes pas d’enfant

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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3 commentaires pour L’étoile

  1. Mébul dit :

    Le ciel, oui mais , toi, t’en souviens-tu de tes pas d’enfant ?

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    • Phédrienne dit :

      Bonjour Mébul, oui, très bien et sans nostalgie, mais ce qui me manque aujourd’hui, ce sont les grands ciels étoilés que j’admirais à la campagne, la pollution électrique et la pollution tout court nous enprive de plus en plus de cela.

      Aimé par 1 personne

  2. Mébul dit :

    Oups, mais, (sans espace).

    J’aime

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