J’ai marché hier depuis Bellecour jusqu’à Zola
Le symbole était grand, j’avais quitté sur la place
l’altière silhouette de Louis le Quatorzième
chevauchant droit et fier sans selle ni étriers
Les trottoirs de la ville crachaient tout au long
les entrailles de la terre, mises à nu, excavées
et forées d’importance, leur réseau compliqué
de veines et d’artères, en gros tuyaux orange
révélant ses secrets sous des passerelles fragiles
Il faisait froid, une bise glaçante embrassait les visages
Des tas de gens marchaient, tous ceux que le sous-sol
avait régurgités, le métro à l’arrêt rendait à la nuit
les marcheurs du dessous, l’armée des travailleurs
rentrant, col levé, dans ses appartements, que dis-je
ses cantonnements, ses quartiers
Cette longue saignée m’a fait rêver durant ma longue marche
C’est qu’à force de cogner ses pas sur le bitume
on oublie quelque peu ce qui bat en dessous
A un angle de rue, un grand arbre tranquille
bien qu’en équilibre précaire étendait sans hâte
ses nœuds racinaires et son tronc abrité du gel
J’ai fait silence pour tenter d’écouter
ce grand cœur tellurique sonner le rappel de la vie
et c’est le mien que j’ai perçu, fort et assuré
puis le grand chant de frissons courant le long de mon échine
Et c’était bon
Quel éclat d’inspiration, ce texte ne claque pas que sous vos talons ! J’aime beaucoup.
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Merci beaucoup, Antonio, la marche est en effet propice à une grande imprégnation de ce qui vous entoure et qu’on ne regarde pas tujours.
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Une petite balade lyonnaise où l’on te suit pas à pas, dans le froid et le vent.
Une petite balade en solitaire au milieu des autres, tous ces autres qui vont et viennent sur les trottoirs ou sortent des bouches du métro.
Une balade en solitaire où l’on va, en définitive, à la rencontre de soi-même… et c’est très bien.
Je te souhaite une bonne fin d’après-midi et un bon jeudi soir.
Amitiés
John
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Bonjour John,
Quand on marche dehors, on marche dedans en quelque sorte, ce que ton commentaire reflète très bien et je t’en remercie. Le judi soir a été d’une rare intensité, dans des échnages et débats, et c’est aussi une façon de marcher, cette fois avec cette tête :). Bon vendredi !
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Merci Phédrienne,
Marcher dehors et dedans, c’est le chemin sur nous prenons chaque jour, celui de notre vie. L’intensité que tu évoques est en effet une belle source de stimulation pour la marche « intérieure ».
Bon vendredi 😊
Amitiés
John
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