Je n’attends pas

Je n’attends pas

La seule sagesse que je porte occupe un espace restreint

un interstice dérisoire coincé derrière mon hippocampe

Je n’attends pas

Mes doigts crochus de pénélope refusent de pincer du fil

Le rouleau de ma toile s’effiloche, sur mon métier tout dort

Je n’attends pas

Les chemins sèchent vite sous le soleil qui luit

La pluie s’enfuit déjà que mes pieds non chaussés

derrière une porte sèche refusent de marcher

Je n’attends pas, car tout me presse

Sur le tapis, un petit tas de promesses

stériles et desséchées me sont vent et poussière

Je n’attends pas, car tout me blesse

Ma seule ambition, c’était toi, eux, nous

dans un grand bouquet d’allégresse

Je n’attends pas parce que dehors m’attend

Et c‘est bien lui que je préfère avec sa cape de pirate

sa barbe de mille jours, ses joues creuses de faim

Je n’attends pas, je ne veux rien que le grand ciel

autour de moi, que ne rien savoir de demain

Je n’attends rien

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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