O sole mio

A la fenêtre, la passiflore tend, coquette, son feuillage maigri à la pointe d’un rayon.

Je fais comme elle, en pyjama, ma blonde tête dépeignée poussant sur un cou de héron

En haut, le ciel défroisse son pantalon et étire d’impeccables pans bleus

En bas, la rue s’étonne du vide

A droite une croix verte scintille, oubliée

A gauche, deux voitures roulent très doucement

Il me semble qu’au jardin, tout à l’heure ce sera bien

Les fleurs y persistent, non policées, depuis que la main d’Émilie

a desserré son étau

Il y pousse aussi des vélos et des cordes, des pots ébréchés, des sandalettes

Et sur la corde à linge des chaussettes esseulées qui ont connu des jours meilleurs

J’y descendrai quand le ciel appellera plus fort, ce qui viendra très vite

Je ne toucherai à rien, j’attendrai que la lumière dessine mon ombre à mes pieds

Je parlerai au chat compatissant et aux escargots nouveau-nés

Je chanterai comme les enfants, bouche fermée

en appuyant mon dos au gros tilleul qui dort

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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Un commentaire pour O sole mio

  1. Mébul dit :

    Moment zen…

    J’aime

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