Poème immobile

Plus mobile que moi

l’escargot sur son mur

avance à chaque heure

Le dos contre la pierre

et le front au zénith

je me tais, je me clos

mes livres sont fermés

ma tête sonne de vide

Je bois avidement

la chaleur de midi

Sur sa chaise, là-bas

un homme soliloque

cloué de solitude

Il ignore les bienfaits

de la parole rare

Au-dessus de sa tête

Les oiseaux jouent et rient

Le jardin s’ébaubit

de ces deux créatures

plus statues que deux chats

dormant sur les toitures

(poème immobile)

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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