Plus mobile que moi
l’escargot sur son mur
avance à chaque heure
Le dos contre la pierre
et le front au zénith
je me tais, je me clos
mes livres sont fermés
ma tête sonne de vide
Je bois avidement
la chaleur de midi
Sur sa chaise, là-bas
un homme soliloque
cloué de solitude
Il ignore les bienfaits
de la parole rare
Au-dessus de sa tête
Les oiseaux jouent et rient
Le jardin s’ébaubit
de ces deux créatures
plus statues que deux chats
dormant sur les toitures
(poème immobile)