Si près de toi je me suis endormie car ce n’était qu’un rêve
Nous étions assises dans le jardin à manger des guimauves
Le soleil était assassin
Il tuait en nous toute velléité de faire autre chose
que de regarder pousser les herbes et les fleurs
Jevoulais être belle pour toi qui grandissais
avec dans tes gènes des histoires complexes
Derrière le grillage qui clôt sottement les jardins citadins
donnant un droit propriétaire à quelques arpents policés
un petit bois chantait de printemps
Te souviens-tu, chacun avait un petit carré de fantaisie potagère
où de maigres tomates cerises persistaient
et des radis triomphaient ensuite sur la table
Dans un autre jardin, bien loin, je suis tes pas
me réjouissant secrètement de l’abri où tu te trouves
J’aimerais maintenant être fière pour toi de chaque pensée
qui infuse dans mon bouillon improvisé, dans ma tisane de jours
Chacun se plaint, je veux grandir pour ceux de ma lignée
Obstinément, pour faire grandir leurs jours
Obstinément, pour nous parler d’amour
(Celle qui est née )