Mon impérieux motif familial
ne sera pas la croix d’un cimetière
l’ombre d’un vieux notaire sur un acte bâclé
ni repeindre la haie d’un cottage anglais
ou tondre une pelouse libertaire
Ce ne sont pas les plages atlantiques
ou la marée bretonne ni des îles exotiques
Mon impérieux motif embrasse trois paires d’yeux
que trois points cardinaux éloignent sans façons
A l’est, à l’ouest, au sud de ma ligne de front
où de rares amis soutiennent ma retraite
avec une araignée et même un gras pigeon
Mon impérieux motif familial
sera d’étreindre à les briser les aimés, les amis
qu’un bel esprit de fronde me pousse à retrouver
C’est le sans-eux, sans-vous qui m’est une prison
puisque je marche encore, tantôt sur le pavé
tantôt sur le parquet où la même lame couine
au pas trente-deux, même à plus de minuit
quand passe le train des songe-creux
dont résolument je suis
sans vous, sans eux