Elle dînait seule à une table
près d’un jasmin géant
dont les grappes s’énorgueillissaient
de leur riche parfum
Elle tendait et le cou et l’oreille
et sa main s’ennuyait
Du coin de l’œil, guettant à peine
son visage sans fard
j’entendais son silence meurtri
Aimez-vous le Japon ?
dit-elle avec grand empressement
Et j’inventais alors
un soleil levant, un temple
Elle sourit, juste un peu
et son regard fuit bien loin de moi
Elle rêvait et j’étais là
Avec sa vie au bout de mes doigts