A défaut de logorrhée, de jactance, et de prolixité
J’ai confiné ma langue et je l’ai enroulée
Bien serrée dans sa gangue, et assez muselée
Pour qu’elle ne pourfende rien
Le confit de langue a un goût très fin
Entre asperge blanche et salsifis
Mais le palais y trouve peu de joie
Une langue qui se tait, évidemment s’ennuie
Ou bien se recule devant le fracas
Des pauses tourmentées et des éclats
D’immédiate colère ou d’enthousiasme stérile
Je n’oublie pas le spectacle du monde
Et ce qui en jaillit, tout ce qui gronde
Mais le verbe fait écume et souvent va plus loin
Que le dire immédiat, bellement affiché
Je me tais plutôt que d’exprimer à cor et à cris
Mon incompréhension de ce monde
Et mon rejet de ce que je ne saisis pas
Je me tais plutôt que de faire du bruit
Pour rien
Bien ! De la belle ouvrage. Bravo !
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Bienvenue Rémy et merci.
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