A l’intérieur luit une pénombre dense
Un filament de soie oublié flotte,
accroché à une ancre qui rouille
Point de coffre, une fleur de papier
Un crayon cassé, une empreinte de pas
dans le grain de la poussière
J’y suis assise comme je l’ai toujours fait
à même le sol et mon regard décompte
un à un les nœuds du bois
Dans mon crâne il fait bon
Une tiédeur de viscères
Le bruit et les mots n’y pénètrent pas
Moi, j’y cherche la lumière essoufflée
d’une allumette fugace
À mes dents la vie colle, caramel entêté
Mes deux mains ont posé les rênes
Je suis moi-même une cavale fatiguée
qui cherche l’eau et la magie du pré
quand la pluie vient en baptême
vous faire tout oublier