Aucun pardon n’est là pour l’homme vigoureux
Ses épaules fléchies, son cou marbré de chaux
ses mains abandonnées,ses jambes au cordeau
Et ses mollets sciés de douleur et de feu
Sur le banc, à l’abri, avec son chien assis
Devant lui un grand sac, et la seule chaleur
D’une gourde vidée, et de mauvais biscuits
Il peine à regarder de la vie les couleurs
Ainsi la rue reçoit, sous le soleil de juin
Comme au siècle passé, des hommes incertains
de trouver quelque lieu qu’une douceur arrose
Demain viendra cuellir un autre voyageur
qu’aucun progrès ne touche et qui est sans demeure
et mon oeil impuissant ne pourra l’oublier