Complies sans foi ni tête

Sur la fenêtre, un plant de tomates

S’étonne de son parfum

et je m’insurge de rester

herbe silencieuse et triste

poussée sur un plancher

J’ai peine à le dire, encore

mais je manque de sève

Un soleil lourd l’a sucée

Dans mon cœur, arrêtée,

Une aiguille marque l’heure

C’est ainsi que parfois me vient

Grasse et sombre humeur

Un accès d’inhumaine affliction

Trop peu d’amour me réchauffe

Trop durement pèse ma raison

Craignant que le rire ne revienne

Dans ma maison où il fait nuit

Je peigne mes cheveux à plein doigts

Et de ma bouche je meurtris

Chaque mot qui crierait plus que moi

Mon corps nu sur l’oreiller

Ma poitrine sarcophage

Mes bras et leurs mains encagées

Attendent que le vent se lève

Et que doucement il m’ondoie

D’un lent sommeil

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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