J’écris peu, je parle moins
C’est une réalité brutale
Qui s’est édifiée peu à peu
Quand on se tait
Et le silence tant vanté
Participe de cette destruction
Un monde lentement s’étiole
Puis s’efface
Parfois je me demande
Combien de temps la parole
A pris pour naître et ses structurer
On l’oublie
Le grognement s’articule, le palais s’édifie
Et soudain s’entend la phrase
Et voyagent les ondes vers autrui
Dans ce monde où ne se touche plus personne
Ni de la main, ni du cœur ni du mot
Je parle au vent, aux reflets, aux fleurs, aux pierres
Je parle aux murs qui me le rendent bien
J’écris peu, je parle moins
Je voudrais aimer davantage
Je voudrais aimer sans frein