J’aime ton sourire
Fleuri de dents de lait
Et l’arc triomphal
De tes sourcils
Quand la joie te prend
Dans la grande sagesse
De tes trois ans
Ton œil pénétrant et sagace
Vrille à mon cœur
une flèche docile
Je sais te regarder
Sans rien toucher
De ta grâce
Je sais me taire
Pour mieux goûter
Ton précieux babil
Nous sommes alors
Deux reines
Sur un trône d’exil
Qu’aucune raison n‘atteint
Un jour, tu seras grande
Et je lèverai vers toi
Un regard insoumis
Car me manqueront
Les jonchées de nos pas
Sur le sable tranquille