J’oins mon sein d’huile
Essentielle à ce saint
Office de la respiration
Hier un docte pharmacien
Retranché en son officine
Me parla en latin
De ces flacons remplis
De si précieux liquides
J’attends, narines ouvertes
Et peau dûment enduite
Qu’eucalyptus et citronnelle
Et une vielle mixture
Au nom mystérieux
Déploient les éventails
De mes vicieux poumons
Qui rechignent et paressent
Un peu à la manœuvre
Ce délicat frottage
Sur ma peau pâlie d’automne
M’a rappelé in petto
Combien toucher est important
Dans ce monde où l’on prend des gants
Pour tout et où la peau de son semblable
Tabou inviolable et mystérieux
Est désormais inexplorable
Qu’importe ! un jour je t’embrasserai
Frère humain que je convoite
Comme un gâteau dans sa boîte
Et je te respirerai !
(la minute hédoniste (et qui sent bon J )