Drossée par le furvent à minuit
Bercée le jour par le pas de Françoise
Dans la cuisine de Léonie
Ainsi, je voyage
Modestement, pieds nus,
Affamée et tranquille
Boutée hors du réel
Qui grinche à ma porte
Mon château ambulant oscille
Sur des couches de siècles
Aux dessous argileux
Sortant, je porte sur mon dos
Des ombres fortes
Des cases et des maisons
Des maîtres et des larrons
Je parle aux arbres, aux fentes
Dans les murs
Je parle au temps assis
Une bière à la main
J’ai vu quelques martiens
Masqués de bleu, ourlés de gris
Glisser sur les trottoirs
Un sac à la main
Les arbres ont tant pleuré
Que la route rutile
Chaque pas soulevant
De mûrs incendies