J’apprends à embrasser du regard
Maintenant qu’un horizon étréci
L’arrête à l’arcade d’un sourcil
Surmontant un vain promontoire
Loin d’un paysage éteint
Où le jour tremblote, indécis,
Je traque de la prunelle
De meilleurs fruits
Ce sont mes semblables que j’étreins
Par le feu couvant de mon œil
Mon cerveau dans un crépitement
Irradie mon nerf optique
Lors, ce léger titillement
Broie dans un drôle de creuset
Le brûlant café noir et le caramel
Et je vous vois
Ce baiser du regard, licite,
Que rien ne vient donc museler
N’a de cesse de vous embrasser
Puisque nos mains, jamais,
Ne se touchent
Parfois léger, fougueux souvent,
Fixe et ardente balise
Mon œil embrasse ce que je veux
Et reçoit parfois en retour
Une salve de baisers
Muets et pourtant éloquents
Comme la foudre