Corps et biens

Les doigts dans la terre, dans les cailloux, dans l’herbe

Les ongles noirs, tâchés, sol foré, les mains gelées

Imprimées du froid de l’hiver

Je creuse, je touille, je tripote, je malaxe

Je palpe, je triture, je concasse

Quand me vient une furieuse envie de réel

Dans le jardin, les arbres reposent

Pendu sous un abri vétuste mon vélo s’ennuie

Un palmier se dessèche, un tronc se desquame

Je ramasse des herbes qui ne servent à rien

Pour humer leur parfum mouillé et languide

Ainsi, j’aimerais saisir ton visage

Mis à nu, ravaudé, taffeté de douceur

Étrangement lavé de frimas et de gel

 Planter mes dents, ancrer ma bouche

Pour ne sentir que l’âpre vérité

De nos chairs

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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