Dehors la rue joue à faire comme si
Des voitures s’entêtent à bouchonner
Des cyclistes s’ulcèrent
Des passants traversent hors des clous
La vie s’affaire, cabas à la main
Hier, rentrant à pied chez moi, lentement
J’ai vu le ciel se déchirer en tâches d’encre
Le soleil éclipsé d’un bond faire place
A cette grande feuille squamée de bleu ardent
J’étais loin, retrouvant de façon précise
Les nuits de silence et de campagne
Que j’ai toujours goûtées, avide
Le ciel remplissait son office savamment
J’étais une pénitente des villes
Un loup privé de sa forêt
La rue jouait à faire comme si
Et j’ai laissé sur le trottoir
Deux empreintes fragiles