Debout près du portillon
Un homme danse
Son corps d’ours exilé se balance
D’un côté puis de l’autre
Dans une valse arrêtée
Il danse
Sur le périphérique
le brouillard s’est levé
innombrables et grotesques
des fourmis métalliques
dévorent vivement
le bitume
Mais l’homme, yeux fermés
Lève doucement les bras
Dans une salle lointaine
Sur un parquet doré
Ou sur un beau sommet
Il danse
Je me suis arrêtée
Je fredonne dans ma tête
J’accompagne sa danse
J’imagine sa transe
La ville disparaît
Il est beau
Debout près du portillon
Un homme danse
Je me rêve en dimanche
Mes hanches dans ses mains
Dehors tout s’est éteint
Il danse
(Laurent Bonnevay)