Je me raconte des histoires
Dans le marc de ma mémoire
Je tire des traces, je dessine ta face
Deux paires de jambes à l’unisson
Marchant sur une ligne de front
Un grand chêne à bout de vie
Ses bras tordus sous la fournaise
Regarde brûler la prairie
Où je me couche sans rien dire
Je ne sais pas le vrai du faux
Peut-être bien que nous les hommes
Nous sommes dans un rêve clos
Que le jour défait à son aise
Dans mon carnet un vieux crayon
La mine souillée de malaise
A griffonné encore ton nom
Mais au loin d’autres voix appellent
D’autres mots et d’autres chansons
Le jour chuchote à mon oreille
Nous sommes en trois mille deux cent neuf
Car je n’ai trouvé de mieux
Pour croire qu’à tout oubli
L’espoir oppose son imaginaire