Je veux qu’on m’aime
Avec tous mes travers de dilettante
Ma dent de vampire et mes tourmentes
Mes crasses ignorances et mon dos de vaincue
Ca chuchote le soir quand le vent file doux
Et que ma cheminée se plaint du temps perdu
Ca crie malgré mon front levé contre le froid
Et mes marches limpides sur des quais d’abandon
Je veux qu’on m’aime
Assez pour que la nuit n’entrave rien
Qu’aucun pas ne se retienne sur les chemins
C’est une faiblesse insigne dont je me prévaux
Pour ne pas être une femme-pierre
La douceur est devenue la guerre
Où j’agite en vain un drapeau
Je veux qu’on m’aime
Pour donner un peu à mon tour
Contre l’obscurité des jours
Et pour que trône la lumière
Comme un grand feu qui court,
ardent, au ras des plaines