Elles guettent à ma fenêtre
Avec l’ardente passion des fleurs
Opiniâtres, gourmandes et cossues
Portant haut leur hampe impériale
Tout de pourpre et de blanc vêtues
Avec en leur cœur d’or pâle
Une trompe fine et têtue
L’ample traîne de leurs sépales
Qui dans la lumière ondoie
M’évoque des reines barbares
D’un lointain royaume exilées
Et sans un mot je les regarde
M’offrir leur luxueuse clarté
Où le jour lui-même s’attarde