J’aime le printemps humide et joyeux
Qui toilette les arbres et détrempe les toits
Un moineau tôt levé éveille le boulevard
Un grand parapluie noir laisse dépasser deux pieds
Qui avancent vivement en bas sur le trottoir
L’air est frais et piquant, le ciel bas et laiteux
Souligne à peu de frais un horizon pluvieux
Debout à la fenêtre, capitaine sans barre
Je lance les amarres d’un jour un peu confus
Un grand thé s’ensoleille dans une tasse ventrue
Un gâteau sur ma table émiette ses amandes
Il fait doux, j’aimerais sentir sur ma peau nue
Les délicats picots de la bruine d’avril
Qui chante douce et calme dans la rue