Ordidite

Je voulais lui parler, je souhaitais lui écrire

Avec vivacité, célérité et compulsion

C’était urgent, dans mes artères montait une pression

Irrégulière et colérique, un tambour martelait ma poitrine

Une cruelle sudation envahissait mes tempes et mon dos

Les transports étaient clos, l’heure bien trop tardive

Dans le vide mon téléphone hululait sinistrement

Les trottoirs étaient vides, deux fumeurs de haschich

Exhalaient leur peine sur un banc

J’allumai mon ordinateur d’une main fébrile

J’ouvris Word, je laissai sur le clavier

 Mes ongles maladroits se casser sur les touches

J’écrivis, j’écrivis, des centaines de mots

Cinglés de points-virgules et puis d’exclamation

J’apostrophai, j’éructai durant de longs instants

À défaut de parole, écrire est rassurant

Et puis d’un geste ultime, vainqueur et décidé

J’appuyai sur la touche pour tout lui envoyer

Mais seule me répondit jubilante, implacable

La phrase tant exécrée, machine misérable :

« Avant de cliquer sur publier,

Veuillez rafraîchir vos connexions »

«  Avant de cliquer sur publier,

Veuillez rafraîchir vos connexions »

« Avant de cliquer sur publier,

Veuillez rafraîchir vos connexions » !

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
Cet article a été publié dans Les poésies de Colette. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.