Je suis parfois comme un enfant, petit et redoutable
Qui agite ses mains, fait du bruit, et s’exerce au tyran
Parfois même je m’accroche comme une plante mauvaise
Qui étire en rampant ses volutes et hélices
Et sème en se tordant des graines bien toxiques
Je voulais être semée d’amour comme une terre
Je voulais être violente comme une foi
Grandir, est-ce se taire ou encore s’affirmer ?
En moi, pourtant, le bruit fait place à une plaine
Dont l’herbe en bruissant chante sans lamento
Et marchant en ermite je fuis les grands troupeaux
Qui font trembler le sol et partir les oiseaux
Je voulais être semée d’amour comme une terre
Je voulais être violente comme une foi
Il me semble qu’un vide s’installe dans mon crâne
C’est un grand souffle d’air, puissant et parfumé
J’ai en moi l‘abandon des grandes esseulées
Qu’un amour fou ravaude jusqu’à montrer le fil
Je suis étale et pure comme une eau retombée
Je voulais être semée d’amour comme une terre
Je voulais être violente comme une foi
Je voudrais être un été
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