Les jours de lent courage je replie poliment
Et une à une mes bonnes idées
Jetées dans un tiroir et bien dépareillées
Elles dorment pendant que moi, je muse
Une forêt de papier bruisse au moindre vent
Sur la table, des coquillages abandonnés
Crayons, livres cornés, tasse mélancolique
Attendent la prochaine marée
Mon lit bâille encore de tous ses plis
Ma conscience en vain me sermonne
Car je suis partie loin, très loin
Là où rien ne m’arraisonne
Ni ne m’enjoint à respecter le sablier
Dans ce fort intérieur je toise les nuages
Enfin le ciel est à portée
Aucun bruit, pas un appel ne claironne
Enfin le ciel est à portée !