Je préfère souvent l’âpreté des montagnes
la pointe qui tenaille et crève les nuages
ou l’épaisseur sombre des futaies qui empoignent
la peur au cœur du solitaire
quand le soir étend sa grande nasse
Pourtant, la lenteur de ton étreinte
sur la terre qui se languit de toi
Rréveille au fond de moi de lointaines complaintes
J’ai des ancêtres terre-neuviens
que mon immobilisme désespère
j’ignore le parfum de la mer, le pont qui tangue
et vous chavire
Mais ce qui appelle parfois
demande à secouer ces chaînes
Où est donc mon bateau pour que je le mène
Avec ma vie, très loin du port ?
