En ce siècle de fausse spiritualité
et de grands milliardaires
où l’argent pousse avec exclusivité
dans de verts paradis lessiveurs
que construirons-nous pour demain ?
J’ignore si ma propre lignée a contenu
au fil des siècles plus de travailleurs
que de rêveurs plus de petits faiseurs
que de héros épiques, j’ignore tout
Mais je sais, blottie dans la tiédeur
de la géante Aquitaine deux enfants
Mais je sais tous les autres, les nu-pieds
les ventre creux, les soldats enrôlés
les privés de rêve, les maltraités
Ne pouvons-nous avoir du courage
pour eux, et davantage de dignité ?
Mon rire n’oublie jamais le sérieux
qu’on leur doit et à travers nos gènes
ce qui nous relie aux tout premiers
à ceux qui se levèrent autrefois
à ceux qui parlèrent
à ceux qui espérèrent bien mieux
que la terreur de la nuit et de la faim
Mon rire n’oublie jamais ceux qui
non loin de ma maison
attendent tout le jour
dans un froid qui les sidère
ceux qui ailleurs manquent de tout
Je crois pourtant les hommes solidaires
eux qui parfois, restent debout