Je cherchais sous les arbres
un coin de nonchalance
une allée où mes pas enfin apaisés
trouveraient les sillages de la saison
Le parc en hiver est un monsieur sévère
dont les grands arbres font légion
Le maître y promène ses chiens et ses enfants
Les bancs sont presque vides
Les oies font grise mine
et quémandent un pain qui ne vient pas
A genoux dans la terre j’ai quêté
l’or du plus petit pétale et le filigrane argenté
de feuilles délicates et de fleurs fanées
Ainsi, sentant le froid monter dans mon squelette
et la terre reprendre son odeur
j’ai pu retrouver la trace, éphémère et petite
des forêts d’autrefois, du temps
où elles vivaient
sans dieux et vêtues
de leur seule hivernale parure