Les jeunes s’ennuient le dimanche
Sur un banc, le cou dans les épaules
l’œil rivé sur 5 pouces de dérision
ils ont la lippe d’un vieillard
et l’air blasé du héron
guettant en vain sa proie
Je les dépasse à grands pas
mon sac pesant sur le dos
et je me rappelle ces jours-là
et leur lest d’heures inutiles
et d’injonction au grand repos
alors que tu rêves de partir
Les quais dévorent les visages
par les mille bouches des maisons
Quelques pêcheurs s’enivrent

de l’immobilité de leurs lignes
Le soleil pousse devant lui
quelques lignes de piétons
Enfin le parc ponctue ma course
je fuis sa prairie piquetée de mangeurs
de nappes, de pains et de chaussures
Je vole vers les magnolias
qui pleurent des larmes blanches
et je repars car c’est dimanche