La méchante

Elle n’est pas méchante

mais c’est une femme qui s’ennuie

 s’ennuie, surtout les dimanches

et se dit que jamais plus elle n’ira

 danser sur le pont des matins

Alors elle se regarde dans le miroir d’oubli

elle ferme la fenêtre et se réfugie

dans un monde où elle crie

Je la connais et je la vois

elle passe plus souvent qu’à son tour

ici au détour d’un mot âpre

qui sent le bois mort et la cendre refroidie

J’ai tant envie de la saisir par le bras

de lui dire que je suis, moi, une femme naïve

qui chaque matin s’émerveille de voir

sur une tige mince un bourgeon s’épanouir

Je souris à demain, comment pourrait-il

être pire que le manque d’espoir ?

Je suis pauvre de tout, et souvent on m’oublie

mais le crayon que je tiens dans ma main est d’or

puisque dans le grand ciel il allume des sorts

et qu’y brillent mes refus du néant

Femme, tu ne sais rien de ce qui t’attend

pourvu que tu le souhaites

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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