L’homme était tout seul et regardait au loin
Il n’était pas bien mis et ses cheveux couvraient,
triste linge endeuillé, deux épaules bien minces
Je le regardais et je me demandais
s’il n’était pas pourtant de l’étoffe des princes
ou des preux chevaliers chevauchant la misère
pour l’emmener plus loin
Ici, sont adorées de rutilantes idoles
Ici sont des images de pieuse dévotion
à la célébrité fugace
Pourtant, comment admettre qu’un homme
vaille plus qu’un autre
qui n’a pour nourriture que défiance et dédain ?
L’homme sous mon regard redressa ses épaules
et reprit son chemin de danseur de voltige
Il avait tout ce temps que seuls connaissent bien
les marcheurs et les sans-toits
Nous nous sommes souri, j’en suis sûre, de loin
avant que la rue, enfin, ne le dérobe