J’attends l’offrande de la pluie sur mon sommeil
Chaque nuit, et quand vient ce baptême
Ce magique ondoiement sur mes volets ouverts
Je reste éveillée, écoutant la musique
Et son tambour impérieux sur mon toit
Il me semble que dehors tout frémit et se cabre
Tout soupire et déploie de grandes mains
De quémande et de remerciement
L’obole de l’eau contre la voix du désert
Et la sécheresse rampante des terres et des cœurs
Je la reçois, souriante et frileuse
Un vent frais courant sur ma peau nue
Je suis une gisante de chair dense
Puis l’eau se retire et sa traîne d’argent
Attire encore longtemps la lumière
Discrète et ténue de la lune
Alors seulement, dans un calme divin
Je m’endors