la chaleur de juillet mordait les mollets
Des fougères languides, une mousse grisée
montaient à l’assaut des troncs
Dans la forêt la lumière se fraye un chemin
quoi qu’il arrive et l’odeur fauve et chaude
qu’elle réveille dans la terre reste dans
vos souvenirs comme un parfum
Quelquefois, débouchant à l’air libre
le chemin vous déposait à l’ancre d’une prairie
où des meules immobiles portaient quelques oiseaux
Déployé au-dessus un grand ciel immaculé et bleu
attendait patiemment le réveil des grives
C’était l’heure de l’abri au cœur des maisons
Et moi, j’aimais à marcher et marcher encore
loin des placettes, des églises dormeuses
des fontaines chantant et des volets recuits
Dans les villes, parfois, cet air me revient
le même désert de 14 h m’envahit
Le paysage fond, une brume dessine
à la place des toits une grande ligne de front
et les arbres m’y font de grands signes