Le dur et le doux

 Un monde dur nous est advenu

 et nous ne demandons rien

Rien d’autre qu’un grand calme

et un bandeau sur nos yeux

Je marche au milieu de gens

dont le regard s’émeut d’exil

d’attente, de besoin, d’abandon

Je marche au milieu de gens

qui demandent qu’on les touche

et qu’on cueille ce qui leur reste de cœur

Je marche au milieu de gens qui ont peur

Et moi-même je les oublie

car ce qui en nous est humain

profondément encodé, radicellé,

peine à grandir au milieu de tant de bruit

J’aimerais m’assoir avec eux

 être moins petite que ma pauvre raison

et que nous sachions inventer autre chose  

Que dirai-je à l’enfant qui viendra

si je ne sais pas moi-même accueillir ?

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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