Agapé

L’enfant non désiré se construit une place

comme un animal creuse son terrier

À la force du vouloir, après s’être battu

contre la parole qui lui répète

son insignifiance ou l’incongruité

de sa présence

Nous le savons et pourtant

nous faisons mine d’ignorer

que notre première vêture

doit être tissée d’amour et de patience

qu’une première nudité

nous laisse à jamais frileux et inconstant

Il faut du temps pour se lever et dire

qui nous sommes et ce que nous voulons

Alors oui, je l’affirme,

en tout premier lieu, ce que nous devons

à notre semblable, à celui que nous portons

c’est de le vouloir plus encore

qu’il ne se veut lui-même

et pour qu’enfin il soit fier

de son nom

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
Cet article, publié dans Les poésies de Colette, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.