L’enfant non désiré se construit une place
comme un animal creuse son terrier
À la force du vouloir, après s’être battu
contre la parole qui lui répète
son insignifiance ou l’incongruité
de sa présence
Nous le savons et pourtant
nous faisons mine d’ignorer
que notre première vêture
doit être tissée d’amour et de patience
qu’une première nudité
nous laisse à jamais frileux et inconstant
Il faut du temps pour se lever et dire
qui nous sommes et ce que nous voulons
Alors oui, je l’affirme,
en tout premier lieu, ce que nous devons
à notre semblable, à celui que nous portons
c’est de le vouloir plus encore
qu’il ne se veut lui-même
et pour qu’enfin il soit fier
de son nom