L’œil est accoutumé à regarder ce qui est grand,
ce qui brille et flamboie, ce qui surplombe,
écrase, rapetisse et subjugue
Mais parfois une chose infime
une créature de l’ombre, de la terre et de l’eau
à peine abreuvée d’un pâle rayon
hisse calmement sa tête minuscule
et prend toute sa place dans le chaos
J’aime à bien regarder ce qui remet en place
dans ma course désordonnée contre le temps
un peu de calme solitude et le sens du dérisoire
Ainsi je me rappelle mon propre sort
d’étrange passagère d’un bateau incertain
Ainsi je me souviens de l’incertaine graine
où germe si lentement
ce que je deviens
