Quand viendra le temps de l’innocence et de la liberté
quand viendra le temps de fermer la maison
je partirai sur les chemins et j’irai m’assoir
au creux des forêts, sur des rochers austères
et des troncs écorcés par les ans
j’irai battant les plaines de mon pas dansant
j’irai parler aux enfants et aux vieillards
à leurs mains tremblantes, à leurs sourires éteints
j’irai construire des cercles de rires
des éclats de vie que le soleil mordra
Souvent je me demande où est passée
la parole des miens
et ce que le silence à peine haché
de messages sans chair ni os
fait lentement de nous ?
Alors parfois je m’assieds dans la rue
sur un trottoir mangé de solitude grise
et j’écoute ce que murmure la ville
ou bien je tends l’oreille à la parole
inconnue d’un qui ne sait plus qui regarder
Ainsi, dans mon livre des contes du pavé
la parole se délivre comme l’eau vive
et la vie retrouvée