Il faudra prendre le temps
De lâcher du creux de ton ventre
Ce cordon blanc qui se lamente
Te ligature et te détruit
Cesser de porter en démence
Cet amour fou qui se dénie….
Terre d’enfance, ma chair dense
Où les douces chevelures
Ecrivent encore la démesure
De vies qui ne t’appartiennent pas
Il faudra prendre le large
Le cap Nord et le Gris nez
Non pas t’enfuir, mais naviguer
Et garder le miel et le sucre
Les jeux, les bobos écorchés
Les noirs de l’âme et les offrandes
Et regarder ces terres d’asile
Ourler leurs plages mordorées
Et battre leur tambour d’exil
Sur leurs lignes de liberté
Terre d’enfance, ma chair dense
Où s’inscrivent l’inaliénable
La griffe, le sceau, le sang, la rage
Et l’amour doux en filigrane
Comme une aile d’ange passé…