L’âge de l’amour et de la beauté, un tabou français ? Lettre aux femmes et aux hommes… petite philosophie du boudoir acte XXIX

3829Mes sœurs (vous permettez que je vous nomme ainsi ?) de chair, d’âme et d’esprit, vous que le hasard ou la prédestination génétique ont faites femmes, aussi semblables à moi et dissemblables de moi, parce que ce qui confère l’humanité, ce n’est pas le sexe, mais  l’essence de l’être, je vous regarde souvent. Je vous écoute et me reviennent milles images, projections, tableaux, photographies, mille attitudes et mille qualificatifs entendus.  De vous, je ne dirais jamais que vous êtes bonnes mères, épouses attentives, femmes de courage ou exemplaires. Plus ceci ou moins que cela que mes frères (vous permettez que je vous appelle mes frères ?), les hommes.

Je ne dirais rien parce que vous êtes ce que vous êtes, un point, c’est tout.  Et que de cette immense diversité humaine dont le sexe m’importe peu, naît une foule de paysages qui ont tous quelque chose à montrer.

Je voudrais en revanche vous parler d’amour ! Pas de bluettes, de romans roses, de galanterie et encore moins de …sexe, justement ! Juste d’amour, pour vous rappeler que ce qui n‘a pas qu’un sexe, n’a pas d’âge non plus ! Que si notre longue tradition judéo chrétienne a lié, et pas forcément pour le meilleur, amour et procréation, fécondité et jeunesse, beauté et fertilité, il n’appartient à personne d’y rester enfermé. Si la beauté de la rose juste éclose a été célébrée à juste titre par le poète, et que j’admire son éclat  sur les joues de porcelaine de ma propre fille, encore est-il d’autres attraits, ou pour parler le langage des troubadours des anciennes cours d’amour, d’autres atours,   qu’il faudrait savoir apprécier. Et que l’amour n’a pas à se sérier, tronçonner, censurer : il est multiforme et protéiforme, capricieux et implacable, enfin ! Et emprunte autant de chemins qu’il y a d’êtres !

A ce sujet, nos pays latins sont pourtant fort injustes ! D’un homme mur, on célébrera la prestance, la verdeur (si, si !), et la séduction. D’une femme ayant dépassé le seuil fatidique de la quarantaine,  on dira au mieux qu’elle a de beaux restes. La nudité de la femme ne s’expose pas passé ce délai fatidique, et la jeune beauté féminine,   iconisée,  n’est montrée que sous le projecteur d’une sensualité qui ne lui appartient pas, mais n’est que le regard désirant des hommes. Ce qui ne choque personne ! A l’inverse, une femme mature (décidément j’ai horreur de ce mot !) qui regardera un homme jeune ou non, sera qualifiée de ce terme odieux, couguar ! Mais dans les deux cas, ce qu’on oubliera là, c’est l’être qui vit à l’intérieur et à qui son horloge biologique n’interdit rien du tout, et surtout pas les élans du cœur ! Ni même les affres du corps, et c’est tant mieux ! Ce qu’on oublie aussi, c’est que l’être humain est un et indivisible; à n’en prendre qu’un aspect, on l’ampute du meilleur de lui-même…

Je prétends moi, et vous invite à y réfléchir, que l’éclat des fleurs naît aussi dans l’œil de celui qui regarde, et que la beauté tant intérieure qu’extérieure est pérenne, même lorsqu’elle se transforme. Et que si on abandonne tout cliché, préjugé éducatif, canons,  il reste un très joli territoire de liberté : chacun y trouvera ce qu’il cherche, à condition de ne rien s’interdire ou à tout le moins rien qui ne vienne de lui-même.

C’est ce que cette douce tulipe m’a murmuré à l’oreille, tandis que je la regardais !

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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11 commentaires pour L’âge de l’amour et de la beauté, un tabou français ? Lettre aux femmes et aux hommes… petite philosophie du boudoir acte XXIX

  1. La douce tulipe t’a dis les choses que toute le monde devrais savoir pour être hereuse, pour chercher le bonheur et le sujet appropié à son être. Gros bisous

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  2. Bien inspirée, la tulipe… que dire, sinon que je suis toujours d’accord avec toi 😀
    Pour que cela ne devienne pas lassant, juste une contradiction, ma sœur, la beauté intérieure n’est point pérenne, pour peu que l’on en prenne soin

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  3. J’ai aimée lire ce texte, merci

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  4. Antonio dit :

    La vérité c’est bien connu sort toujours de la bouche de Fanfan..la tulipe !

    Il n’y a plus qu’à l’entendre et changer nos regards. Promis ma soeur ! 🙂

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  5. RvB dit :

    Très inspirée et inspirante ta Tulipe, ma sœur, juste un petit mot pour acquiescer et te remercier pour cette fraîcheur (bis 😉 ) qui te caractérise.

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