Comment je suis devenue quelqu’un de sérieux…impromptu sans tutu

Il arrive parfois des situations très loufoques. Vous êtes là, posée sur une seconde d’inattention et hop ! Quelque chose se passe. Tenez par exemple, il n’y  a pas longtemps, j’étais sur un quai de métro (j’y passe hélas beaucoup de temps). J’étais au téléphone aussi avec une personne chère, quand entrant soudainement dans mon périmètre  de vision, une, puis deux, puis trois naines, de plus en plus petites, se sont installées ; pas ensemble et pas en même temps.

C’était d’une si forte improbabilité que je me suis frotté les yeux et puis j’ai éclaté de rire. Non pas de la particularité elle-même mais de l’incongruité du fait. Mais le plus amusant est qu’à peine avais-je expliqué à mon interlocutrice, loin là bas, à Paris et qui attendait elle-même son bus sur un trottoir, ce qui se passait, qu’elle s’est exclamée à son tour : « Tu ne vas pas me croire, mais devine qui est en train de passer devant moi ? La réponse, vous la connaissez déjà. Et il n’est rien que je goûte davantage dans cette vie que ces situations absurdes où un petit grain de fantaisie, secouant le triste cocotier du quotidien, en fait pleuvoir tout à coup de petites étincelles de délire.

Ce grand éclat de rire salutaire m’a amenée à constater qu’hélas depuis quelque temps, je suis devenue quelqu’un de très sérieux. J’exclue de ce raisonnement subtil le sérieux nécessaire à l’exercice de ma profession et à la prise en compte des préoccupations d’autrui, bien évidemment. Mais je deviens quelqu’un qui ne sait plus guère se détacher des contingences matérielles, des petites vaticinations, et qui, nonobstant sa foi si proclamée en l’hédonisme, est parfois  au final aussi éminemment rasante que n’importe qui. Et comme n’importe qui ne peut guère se défendre, je sais ce que je dis !

Comment cela est arrivé, je n’en sais rien. Peut-être une forme de porosité, de mollesse cérébrale et un certain manque de jugeote ? Etant plus douée pour explorer le côté caché de la lune que les évidences, je me garderais bien de chercher à comprendre.  Mais je vais commencer à  chercher des solutions.  Si la bêtise est insoignable, la morosité est curable, non ? Je vais faire de mon mieux !

Dernière minute : un de mes lecteurs s’est dit choqué de l’image que j’avais postée, et du texte lui-même, lequel ne me correspondrait pas et donnerait de moi quelque  chose de dérangeant. Si tel est le cas, je suis navrée et ai donc retiré l’image, l’idée n’étant nullement d’être équivoque mais chaque bouquet de fleurs comporte sa mauvaise herbe et ce texte est juste une herbette follette sans autre ambition que de faire sourire.  Dure mission que celle d’écrire en lâchant la bride à sa fantaisie ! Les risques du métier…!

 

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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4 commentaires pour Comment je suis devenue quelqu’un de sérieux…impromptu sans tutu

  1. Personnellement, je nomme cela des synchronicités, et celles-là étaient effectivement, trop fortes.
    D’accord sur la morosité, je la ressens aussi et me demande : est-ce celle, l’ambiante, qui déteint sur nous ou bien… ? Mais tu dis bien, que s’il faut chercher, c’est plutôt des solutions.
    « Si la bêtise est insoignable, la morosité est curable, non ? Je vais faire de mon mieux ! »
    Moi aussi 🙂 Merci pour ce rappel si vital, Colette
    PS. Je m’insurge contre toute forme de censure, je n’ai jamais rien vu de choquant chez toi.
    Tu déranges ? Tant mieux… tu devrais le faire plus souvent et tant pis pour les pères la vertu.
    Oui, je sais, ce blog est aussi ta vitrine professionnelle…

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    • Phédrienne dit :

      Bonjour Elisabeth
      Merci pour ta présence et ta réflexion toujours si qualitative. Mais tu dégages un tel optimisme maîtrisé dans tes écrits que je n’arrive pas à te penser morose ! Concernant la censure, je te rejoints intégralement. Cependant, je suis toujours gênée lorsqu’on se trompe complètement sur mes intentions. En l’occurrence, le côté supposé érotique de l’image n’était pas voulu et encore moins remarqué pour ma part! S’il l’avait été, je l’aurais assumé en toute liberté !

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      • Nous avons tous plusieurs facettes, et mon optimisme est plutôt acquis qu’inné, Colette 🙂
        Je peux plonger très profond dans mes « enfers personnels ».
        Quant à l’image, je regrette toujours que tu l’aies enlevée, quoi de plus beau qu’une touche d’un érotisme qui était sûrement très délicat…

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  2. Phédrienne dit :

    Pour Elisabeth
    C’est bien pour cela que j’apprécie ton optimisme, il est réfléchi 🙂 . Pour l’image, je pense pouvoir faire mieux ! Merci à toi.

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