Filer à la Colette
Mise en demeure de faire des choix ; par moi-même et pour rien d’autre que le plaisir d’être sans liens ; sans liens, sans chaîne et sans frein. Pas sans amour, mais qu’est-ce que c’est ? Je n’en sais rien…je ne comprends pas, je ne veux pas savoir, pas poser ces mots ensachés de soie et de nœuds synthétiques, croire juste en l’humain. L’humain, vous savez, c’est un moment, le croisement d’instants de gloire ou de détresse, la connivence qui vous connecte et alors, tout vous pousse à croire que ça restera là, comme ça, que rien ne changera. C’est notre fragilité et notre force, vouloir la permanence, l’éternité des sentiments, mais aussi la liberté, deux entités féroces et également insaisissables, également dévoreuses de foi.
J’ai voulu posséder autrefois et autrefois, c’était hier. C’était une image rassurante pour moi et effrayante en même temps, se dire qu’on est indispensable aux battements d’un autre cœur, qu’il cessera de pulser si on s’absente, d’être lui, qu’il sera comme une machine brisée. Mais rien n’arrive comme cela, l’homme, on ne le sait pas, c’est un oiseau, parfois assez domestiqué pour rester dans une cage, parfois incapable d’y demeurer…et si on dit d’un homme qu’il est volage, c’est juste qu’il a besoin de …voler.
Comme lui, j’ai défroissé mes ailes. Chez moi, elles sont de papier, deux feuilles 21 X 29,7 assez solides pour que j’y reste amarrée, assez peu fiables pour que je puisse me diriger vraiment. Mais j’aime bien le vent, je joue avec lui, parfois à contre-courant, parfois en me laissant pousser ici et là quelques instants. Alors, je file à la Colette, de hasard en belle rencontre, aussi loin des schémas que possible, aussi délivrée que possible de tout ce qui me pousserait à rester frileusement au nid, à m’ancrer dans des certitudes. Filer sans filet…en se laissant porter par le rire, parce que l’humain est si beau quand il rit…
Filer tel un funambule sur le fil du rire plutôt que du rasoir, sur cette corde vocale sensible et détendue plutôt que raide, pour le plaisir de tomber dans le vide de l’inconnu et de croiser ces hommes volages qui sautent de cage en cage à défaut de voler, sans vous voir déployer vos ailes et reprendre de l’altitude, flirter avec le ciel avant de retomber à nouveau, un pied après l’autre, et quel pied ! … sur ce fil dans un éclat qui vous va bien… oui, je vois très bien. 😉
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Que rajouter après cela, Elisabeth et vous traduisez si bien ces mots que je les reçois sans ajout, merci.!
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L’humain, si complexe aussi dans ses contradictions… le besoin de sécurité, de promesses, d’éternité… et celui d’être libre, être soi, véritablement…
File, Colette, se sont les certitudes qui nous emprisonnent et nous sclérosent
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Elisabeth, tu as tout dit ! Merci !
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