Je suis une Cheyenne sans abri
qui cherche l’eau, la pierre équarrie
la tanière de feuilles sous la pluie
Ma peau de cuir et de suaire
chair frottée d’attente chère
aspire au vent et au froid
à l‘éclat du fruit solitaire
que l’été a laissé germé là
Ma trace entre marais et joncs
à peine marquée des tisons
qui brûlent mon âme entière
se fraie un chemin de silence
en s’égarant encore un peu
Je suis la Cheyenne d’un pays
qui se trouve ailleurs qu’en moi